Vieillissement et apprentissage des langues
L’étude de Bialystok, Craik et Luk (2008) confirme que l’apprentissage des langues et, en particulier, le bilinguisme, ont un impact positif sur le contrôle cognitif et le vieillissement cérébral.
Ismela lemasle
3/12/20253 min temps de lecture
Sources:
Bialystok, E., Craik, F. I., & Luk, G. (2008). Cognitive control and cognitive aging: The role of language and bilingualism. In H. J. S. K. M. & G. M. (Eds.) Aging, language, and cognition (pp. 193-206). Psychology Press.
Le vieillissement cognitif et l'apprentissage des langues : Perspectives tirées de l'étude de Bialystok, Craik et Luk (2008)
Le vieillissement cognitif et l'apprentissage des langues sont deux sujets étroitement liés, et la recherche a mis en évidence comment l'expérience linguistique, notamment le bilinguisme, peut influencer positivement le processus de vieillissement cognitif. Cet article se concentre sur une étude menée par Bialystok, Craik et Luk (2008), qui explore le rôle du contrôle cognitif, du bilinguisme et des langues dans le vieillissement.
Les défis cognitifs du vieillissement
Avec l'âge, de nombreuses personnes connaissent un déclin des fonctions cognitives telles que la mémoire, l'attention et la vitesse de traitement des informations. Cependant, ce déclin n'est pas uniforme et il existe des preuves suggérant que certaines personnes parviennent à maintenir une fonction cognitive relativement élevée, même à un âge avancé. Un aspect clé de ce processus est le contrôle cognitif, qui englobe des fonctions telles que la planification, la gestion des ressources cognitives et l'inhibition des informations non pertinentes.
Le rôle du bilinguisme
Selon Bialystok, Craik et Luk (2008), le bilinguisme pourrait jouer un rôle protecteur contre le déclin cognitif lié au vieillissement. En effet, les bilingues semblent maintenir un meilleur contrôle cognitif que les monolingues, en raison de la nécessité de gérer simultanément deux langues. Cet exercice constant du contrôle cognitif aide à maintenir l'esprit vif, améliorant ainsi la capacité à sélectionner les informations pertinentes et à inhiber celles qui sont non pertinentes. Les recherches ont montré que les bilingues ont tendance à connaître un vieillissement cognitif plus lent et présentent des signes de démence plus tardivement que les monolingues.
L'influence des langues sur le vieillissement
Apprendre une langue étrangère à l'âge adulte peut être particulièrement bénéfique, car cela stimule le cerveau à créer de nouvelles connexions neuronales. Les personnes qui parlent plusieurs langues sont habituées à passer d'un système linguistique à l'autre, ce qui implique une plus grande flexibilité cognitive. Cette flexibilité est cruciale pour faire face aux défis cognitifs qui accompagnent le vieillissement, en améliorant la mémoire de travail, la capacité de résoudre des problèmes et la vitesse de traitement des informations.
De plus, l'apprentissage des langues stimule des régions spécifiques du cerveau liées au langage et au contrôle cognitif, telles que le lobe frontal. Les personnes qui parlent plusieurs langues ont tendance à afficher une plus grande activation cérébrale lors de tâches cognitives complexes, ce qui indique que le bilinguisme peut "entraîner" le cerveau de manière similaire à la façon dont l'exercice physique maintient le corps en forme.
Perspectives futures
L'intégration de l'apprentissage des langues dans les pratiques quotidiennes, même à un âge avancé, pourrait être une stratégie importante pour contrer le déclin cognitif. Les avantages cognitifs du bilinguisme et de l'apprentissage des langues à un âge avancé suggèrent que l'éducation linguistique devrait être encouragée auprès des personnes âgées dans le cadre d'une approche globale de la promotion de la santé cognitive.
En conclusion, l'étude de Bialystok, Craik et Luk (2008) confirme que l'apprentissage des langues et, en particulier, le bilinguisme ont un impact positif sur le contrôle cognitif et le vieillissement cérébral. Les bilingues semblent bénéficier d'une protection naturelle contre le déclin cognitif grâce à la stimulation continue des fonctions cognitives supérieures. Par conséquent, l'apprentissage des langues ne se limite pas à enrichir la vie culturelle et sociale, mais constitue également une stratégie efficace pour préserver la santé mentale et cognitive au fil des années.